Découvrez le portrait de Vincent Feuillet, enseignant-chercheur à l'IUT de Créteil-Vitry

Quel est votre parcours ?

J’ai tout d’abord obtenu un DEUG de sciences de la matière à l’Université de Caen, diplôme au cours duquel j’ai été particulièrement intéressé par les enseignements de thermodynamique et de thermique. J’ai ensuite intégré l’ISITEM à Nantes, une école d’ingénieurs proposant la spécialisation thermique-énergétique (devenue depuis membre de Polytech Nantes). Les enseignants de cette formation d’ingénieurs étaient pour la plupart chercheurs au laboratoire de thermique et énergie de Nantes situé au sein de l’école. Les activités de recherche qui s’y déroulaient ont beaucoup attiré mon attention. J’ai alors préparé un DEA en thermique avancée au cours de ma troisième année d’école et obtenu ensuite une bourse de thèse de Doctorat dans le laboratoire de l’école. Cette thèse portait sur les problèmes d’échauffement des composants électroniques de puissance. A la suite de ce doctorat, j’ai été post-doctorant en thermo-acoustique à l’Université du Maine au Mans. Enfin, j’ai été recruté en 2008 sur un poste de Maître de Conférences à l’IUT de Créteil-Vitry au département Mesures Physiques et au CERTES (Centre d'Études et de Recherche en Thermique, Environnement et Systèmes).

Au sein de quel laboratoire effectuez-vous votre recherche ? Sur quelles thématiques ?

J’effectue ma recherche au CERTES au sein de la thématique OPTIMISTHE (Optimisation des propriétés thermophysiques des matériaux et inspection des structures par thermographie). J’étudie plus spécifiquement différentes méthodes de mesure in situ ou de laboratoire permettant le diagnostic et la caractérisation thermique de parois et de matériaux de bâtiment : mesure de la résistance thermique de parois courantes, évaluation des déperditions d’une paroi par les ponts thermiques, mesure de l’émissivité des matériaux du bâti… J’interviens principalement sur la partie « calcul » consistant à développer des modèles et des méthodes inverses qui sont associés aux mesures, effectuées notamment par thermographie infrarouge, afin de remonter aux propriétés recherchées. Ces travaux sont en général réalisés dans le cadre de projets de recherche impliquant un certain nombre de partenaires, par exemple : projet ANR RESBIOBAT avec le Cerema, le CSTB, le LNE, Themacs Ingénierie et l’Université Gustave Eiffel visant à développer un appareil pour la mesure in situ de la résistance thermique de parois fortement isolées et de parois bio-sourcées de bâtiment.

Quels liens faites-vous entre vos enseignements à l’IUT et vos thématiques de recherche ?

Les matières dans lesquelles j’interviens à l’IUT sont particulièrement adaptées à l’application de mes thématiques de recherche. En algorithmique et traitement de données de mesure, je propose très régulièrement à mes étudiants de BUT, en travaux pratiques ou en projet, de traiter des données de mesure acquises au laboratoire : mesure du coefficient de transmission thermique d’une paroi, mesure de la diffusivité thermique d’un matériau composite par la méthode flash, analyse de données météorologiques, traitement d’images obtenues par thermographie infrarouge, étalonnage de thermocouples… En licence professionnelle, j’initie les étudiants au contrôle par thermographie infrarouge des parois de bâtiments.

Avez-vous des responsabilités ? Si oui, lesquelles ?

Depuis mon recrutement en 2008, j’ai assuré diverses responsabilités au département, je suis désormais directeur des études de la première année du BUT Mesures Physiques. Au niveau recherche, je suis responsable de l’organisation des comités de suivi individuel de thèse (CSIT) du CERTES et responsable scientifique du CERTES pour le projet ANR RESBIOBAT.

Quel est l’objet que vous avez choisi comme représentatif de votre recherche ? Pourquoi ?

Sans hésitation, il s’agit d’une caméra thermique qui est l’appareil permettant d’effectuer des mesures par thermographie infrarouge. Depuis ma thèse jusqu’à mes activités au CERTES en passant par mon post-doctorat, j’ai toujours fait appel à une caméra thermique afin de disposer de données essentielles pour le développement de mes modèles thermiques. Son utilisation s’est démocratisée ces dernières années, notamment dans le domaine du diagnostic de performance énergétique des bâtiments, mais attention à ne pas lui faire dire n’importe quoi… d’où l’importance des cours d’initiation que je dispense en licence professionnelle.